En ce qui concerne le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), qui a été sélectionné comme l’un des cinq domaines d’intervention du 2e Forum d’affaires Corée-Tunisie-Afrique, nous vous fournissons les informations suivantes sur les domaines prometteurs pour la coopération en Tunisie au profit des représentants des entreprises qui envisagent encore de participer à l’événement.

Technologies de l'information et de la communication (TIC)
1) Stratégie nationale et domaines de coopération possibles
Pour pallier la situation de pandémie, le gouvernement tunisien a mis en place la Stratégie Nationale Numérique 2025 (voir annexe) pour pallier aux faiblesses de l’environnement technologique et industriel dans le domaine de l’information et de la communication et en faire un véritable moteur du développement économique du pays (qui, selon les experts, est encore loin d’atteindre des résultats tangibles). Le cœur de la stratégie est le suivant.
– Introduire des technologies numériques innovantes capables de répondre à court terme à des besoins réels en évolution rapide, comme lors de la pandémie (notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation).
– Achever la numérisation des systèmes nationaux, y compris les systèmes administratifs, en réponse à la quatrième révolution industrielle et adopter des mesures éprouvées pour y parvenir.
Nécessité de l’intégration numérique: Pour parvenir à une intégration numérique pan-nationale en Tunisie, les acteurs de l’industrie s’accordent à dire que les questions de la prévention de la fuite des cerveaux et de la réduction de la fracture numérique (entre les régions et les classes sociales) doivent être abordées en premier lieu.
– D’après les médias locaux, plus de 20 % des informaticiens tunisiens migrent chaque année vers les pays de l’OCDE, et cette tendance devrait se poursuivre.
– Une étude récente menée conjointement par le bureau du PNUD en Tunisie et le ministère des technologies de l’information et de la communication (Digital Public Service Utilisation Index and Vulnerability Analysis for 24 Governorates in the country, publiée le 27 février 2023) a identifié les priorités suivantes : combler l’écart d’utilisation des services publics numériques entre les régions (en raison des disparités technologiques, économiques et culturelles), étendre les services de santé et d’éducation à distance, et trouver des moyens d’intégrer les femmes et les populations rurales (analphabètes en informatique) dans l’arrière-pays central et occidental, qui sont classées comme des zones reculées.
Secteur pharmaceutique : Dans le cadre du projet Bio Tech 4.0, la Tunisie a ouvert en octobre 2022 un Pôle Bio Tech au sein de la Technopole Médicale et Pharmaceutique de Sidi Thabet à Tunis afin de promouvoir la numérisation des processus de production de médicaments pour les petites et moyennes entreprises pharmaceutiques.
Le projet, lancé en 2018, est mis en œuvre par le ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie avec un financement de l’Union européenne et de l’Agence allemande de développement (GIZ).
– Un potentiel de coopération existe également dans les bilans de santé par télémédecine et dans la mise en place d’un système de bilan de santé rapide et systématique.
Applications de l’IA : Dans les domaines de l’apprentissage profond, de l’apprentissage automatique et de la robotique, la coopération entre les entreprises tunisiennes et les entreprises coréennes devrait être possible.
Les échanges avec les technoparks tunisiens spécialisés dans les technologies de l’information et la découverte de projets de coopération avec des start-ups dans les technoparcs sont également des domaines possibles à prendre en considération.
– Les technoparks jouent un rôle dans le soutien à la création d’entreprises dans le domaine des technologies de l’information, dans le soutien à la collaboration interprofessionnelle, dans le développement de technologies innovantes et dans la mise en place de mesures incitatives pour encourager l’investissement direct étranger. En particulier, S2T, situé dans le technopark El Ghazela (le premier en Afrique du Nord en août 1997), met en relation des instituts de recherche dans le domaine des technologies de l’information, des PME et des entreprises multinationales opérant en Tunisie.
– Il existe également un certain nombre de parks technologiques spécialisés, notamment la technopole ICT Sfax et Novation City à Sousse.
Coopération intersectorielle : Au-delà des technologies de l’information, le développement de solutions informatiques répondant au changement de paradigme dans d’autres secteurs tels que l’agriculture, la pêche, la transformation des aliments, les soins de santé et les produits pharmaceutiques peut également être considéré comme un domaine de coopération possible avec la Tunisie.
– Il est notamment possible de co-investir avec des entreprises tunisiennes à faible capital initial et de recevoir le soutien de la CDC sous la forme de PPP.
2) Observations et perspectives
Le secteur des technologies de l’information et de la communication est un secteur où les efforts et les investissements du gouvernement tunisien se sont concentrés sur la construction d’un bon écosystème industriel, la promotion d’excellentes ressources humaines et la mise en place d’incitations à l’investissement plus importantes que dans d’autres secteurs. On estime qu’il existe un potentiel suffisant pour la recherche conjointe et la coopération entre les PME et les start-ups coréennes et les entreprises locales.
En particulier, les PME coréennes qui éprouvent des difficultés à recruter des professionnels de l’informatique en raison des coûts élevés de la main-d’œuvre et les start-ups nationales qui cherchent un soutien pour leurs start-ups devraient bénéficier de cet événement, qui leur donnera l’occasion d’explorer les marchés tunisien et africain.
Pour votre information, les entreprises coréennes peuvent également envisager d’utiliser l’écosystème de démarrage de l’innovation fourni par le gouvernement tunisien (Tunisian IT Special Zone), les mesures de soutien au démarrage pour les professionnels des télécommunications (soutien financier du “National Deposit and Trust Fund” (CDC)) et les incitations pour les entreprises qui investissent dans les zones de développement spécial